Télégraphe Baudot


Dans les années 1870, le télégraphe, victime de son succès, voit ses réseaux et ses lignes saturées. L’augmentation du nombre de fils et de lignes télégraphiques aurait nécessité des investissements considérables. Fut donc émise l’idée de partager les lignes, en faisant passer plusieurs communications sur le même fil.

Emile Baudot, télégraphiste français, part de cette idée pour développer un nouveau télégraphe en 1874. Le distributeur est la pièce maîtresse du système Baudot dit à transmission multiple ou « temps partagé ». Grâce à un mécanisme d’horlogerie d’une grande précision, une même ligne est distribuée successivement a plusieurs opérateurs.

Le télégraphe Baudot remplace le code télégraphique de Hugues par un code dont les signaux sont composés de cinq moments successifs d’égale durée. Le manipulateur du télégraphe Baudot est composé de cinq touches. Chaque lettre de l’alphabet correspond à une combinaison différente; pour chaque lettre, cinq impulsions sont envoyées sur la ligne télégraphique et au poste de récepteur. Ces impulsions actionnent sur le poste récepteur un jeu de cinq électroaimants selon les mêmes combinaisons de code.

L’opérateur chargé d’envoyer le message utilise un clavier spécial à cinq touches, tandis qu’à l’extrémité de réception, une imprimeuse électrique reproduit le texte en caractères lisibles.

Après avoir déposé un brevet sous l’appellation de système télégraphique rapide, le télégraphe de Baudot est introduit en 1874 et officiellement adopté par le service télégraphique français fin 1877, après un perfectionnement du système. Il est mis en service sur la ligne Paris-Bordeaux, c’est un franc succès. On exploite ensuite l’appareil sur toutes les grandes liaisons en France et avec l’étranger.

En utilisant le principe du temps partagé, l’appareil Baudot permet d’envoyer 60 mots à la minute, soit un mot de six lettres à la seconde. Cette vitesse est considérée comme le maximum auquel un opérateur peut fournir un travail rentable pendant une longue période. En France, cet appareil est utilisé jusqu’à la fin des années 40 avant d’être progressivement remplacé par le réseau télex. Considéré pendant longtemps comme le meilleur des appareils télégraphiques disponibles, il est adopté par les administrations de nombreux pays européens.

L’appareil se compose d’un distributeur, pièce maîtresse du système Baudot. Celui-ci est à transmission multiple, ou « temps partagé ». Il répartit dans le temps, pour une même ligne, le travail simultané de plusieurs employés. Lorsqu’il est utilisé en quadruple, quatre télégraphes sont reliés à la même ligne; il permet alors d’atteindre les 1670 mots à l’heure.
Quant au manipulateur, il est composé de cinq touches et utilise un code binaire à cinq moments qui est décodé automatiquement par le traducteur.

 

A propos

Objet venant avant : télégraphe de Hughes

Objet venant après : télex

Inventeur : Emile Baudot

Date de création : 1874

Date de désinvestissement : années 1940

Largeur : 19.4 cm

Hauteur : 9.6 cm 

Profondeur : 17.2 cm

 

Bibliographie

Bertho Catherine, Télégraphes et téléphones de Valmy au microprocesseur, Libraire Générale Française, 1981, (Le livre de poche), 538p.


Carré Patrice A, Du tam-tam au satellite, Presses Pocket,1991, (Explora), 127p.

 

En savoir plus

L’inventeur : Emile Baudot

Contexte scientifique : les années 1870 – 1875