Au début du XXème siècle, indécisions et incohérences provoquent un retard flagrant qui se traduit par un énorme sous-équipement en matériel de communication et de transmission. En 1922, le sous-secrétaire d’Etat aux P.T.T. Paul Laffont écrit :
« Il y a une crise du téléphone en France : il serait vain de la nier ou d’essayer d’en contester la gravité. Les réclamations du public, chaque jour plus nombreuses et plus insistantes, trouvent un écho dans la presse. Les usagers protestent notamment contre l’insuffisance des circuits internationaux qui rend illusoire l’emploi du téléphone avec la plupart des nations européennes, contre les attentes excessives opposées aux demandes de communications interurbaines, contre les défectuosités auditives, les coupures, les « pas libres », les sonneries intempestives. Si l’Etat est incapable d’exploiter le téléphone, qu’il passe la main à l’industrie privée. »
La privatisation du téléphone n’est pas acceptée, mais le mécontentement est tel qu’il faut prendre des dispositions législatives pour accélérer la modernisation du réseau et des raccordements. En 1923, l’administration des P.T.T. bénéficie de mesures lui permettant de gérer les télécommunications comme un entreprise à caractère industriel et commercial. Un budget séparé du budget général est voté.
Cette réforme s’accompagne de l’adoption d’un plan de « redressement téléphonique » en 1924. Il impose un type de terminal standardisé, pour équiper les abonnées d’appareils standardisés, rompant ainsi avec les modèles de type artisanal que la clientèle a coutume de choisir. Cette mesure donne lieu à une grande campagne d’affichage sur tout le territoire. Il joue également un rôle essentiel de modernisation des lignes longue distance et favorise le développement de l’automatisation des centraux. Ces mesures portent leurs fruits mais la crise économique des années 30 provoque l’abandon des investissements et un arrêt de la politique d’équipement.
L’administrative française débute en mai 1922, un concours ouvert à tous les constructeurs est organisé en 1924 par la Comité technique des PTT afin d’imposer un poste type sur le réseau français. En 1924, un modèle type de poste destiné aux réseaux à batterie centrale et aux réseaux automatiques est adopté; il se nomme PTT 24 et est fabriqué par de nombreux ateliers ou constructeurs. Cet appareil sera distribué dès 1927. Il se compose d’un socle, prévu pour recevoir le disque de numérotation.
A propos
Date de création : 1924
Largeur : 22.4 cm
Hauteur : 21.5 cm
Profondeur : 18.3 cm
Bibliographie
Carré Patrice A, Le téléphone, le monde à portée de voix, Gallimard, 1993, (Découvertes Gallimard Techniques), 128p.
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Contexte scientifique : les années 1920-1925