L’ingénieur américain David Hughes, venu travailler à Paris, met au
point en 1854 avec l’aide des ateliers Froment (fidèles fournisseurs de
l’administration des télégraphes), un système télégraphique « pratique »
permettant d’éviter le travail de traduction des suites de points et de
tirets des opérateurs avant la livraison du message.
Cet appareil contient un clavier semblable à celui d’un piano. A l’arrivée, la machine imprime le message sur papier. Le télégraphe imprimeur de Hugues transmet environ 40 à 45 mots par minute alors que le télégraphe de Morse en transmet 25. Le transmetteur et le récepteur sont identiques; lorsqu’une dépêche est envoyée, elle est imprimée au départ et à l’arrivée, ce qui permet un double contrôle. Tout cela conduit à améliorer la rentabilité des bureaux télégraphiques.
L’appareil est simple d’utilisation : un tambour en rotation permanente porte les 28 touches, les lettres de l’alphabet ainsi que d’autres caractères. A la réception, un mécanisme d’embrayage actionné par un électro-aimant arrête une roue au moment où la lettre transmise se trouve au-dessus de la bande de papier. Grâce au système formé par cette roue des types et au tampon encreur, le message reçu est directement lisible sur la bande. L’opérateur de transmission dispose d’un clavier semblable à celui d’un piano. Il envoie des pulsions électriques au poste récepteur et ces dernières arrêtent la roue des types au moment voulu. Néanmoins, cet appareil connaît de fréquents dysfonctionnements : une mauvaise synchronisation entre l’émetteur et le récepteur peut provoquer des décalages entre les deux roues des types, ce qui génère des erreurs de transcription.
En octobre 1860, après avoir essayé six mois l’appareil du professeur Hughes et l’avoir jugé pratique et avantageux en ce qui concerne l’écoulement des dépêches, l’administration française rachète son brevet contre 200 000 francs. Cet appareil apparaît sur le réseau français à partir de 1862. Malgré ses performances, il demeure marginal dans l’équipement télégraphique français car considéré comme un équipement de luxe. Il est tout de même en usage jusqu’à la fin des années 1940. C’est de ce principe que nait progressivement le télégraphe automatique imprimeur des temps modernes, mais après bien des mises au point, tant en ce qui concerne la conception que la construction et des détails.
A propos
Objet venant avant : télégraphe Morse
Objet venant après : télégraphe automatique imprimeur
Inventeur : David Hughes
Date de création : 1854
Date de désinvestissement : fin des années 1940
Largeur : 75 cm
Hauteur : 147 cm
Profondeur : 54 cm
Bibliographie
Bertho Catherine, Télégraphes et téléphones de Valmy au microprocesseur, Libraire Générale Française, 1981, (Le livre de poche), 538p.
Carré Patrice A, Du tam-tam au satellite, Presses Pocket,1991, (Explora), 127p.
Carré Patrice A, Télégraphes, Innovations techniques et société au 19ème siècle, Editions du Téléphone, 1996, 169p.
Bulletin et chronique, Appareil imprimeur de M.Hughes, Annales télégraphiques, n°3, 1861, p328.
En savoir plus
L’inventeur : David Hughes
Contexte scientifique : les années 1850-1855