Les premiers temps de la télégraphie sous-marine sont difficiles : la
spécificité de ces câbles et la lenteur des transmissions électriques
empêchent l’utilisation des appareils télégraphiques ordinaires, tels
que les télégraphes Morse, Hughes, Baudot ou Mayer.
On doit de grandes avancées technologiques à William Thomson, grâce à ses inventions : après le galvanomètre à aimant et miroir, il met au point un nouveau récepteur, le « syphon recorder », en 1867.
Cet engin permet l’inscription spontanée des dépêches transmises par les câbles sous-marins. Grâce à lui, il est désormais possible d’inscrire les signaux télégraphiés sur une feuille de papier, ce qui permet au télégraphiste de les transcrire en différé à tête reposée, tout en évitant le frottement des pièces mobiles contre la bande de papier.
Ce siphon est composé de verre capillaire, matériau extrêmement léger est obtenu par simple étirage d’un tube de verre ordinaire. Le siphon est composé de deux branches. La plus courte plonge dans un réservoir contenant une dissolution de bleu d’aniline, la plus longue se recourbe légèrement vers son extrémité et est placée à une très petite distance de la bande de papier.
Ce récepteur est composé d’un électro-aimant qui communique le mouvement de son armature à un petit siphon, qui lui-même dépose des points d’encre sur une bande de papier se déroulant de façon continue. Pour éviter les frottements nuisibles et pour permettre l’écoulement continu de l’encre sur le papier, l’encre est constamment électrisée. Ainsi, elle peut être crachée sur le papier dès que la petite machine électrique entre en mouvement.
Lorsqu’une dépêche est envoyée, le siphon bascule alternativement dans un sens et dans l’autre autour du fil et dessine sur le papier une ligne sinueuse, composée de traits et de points comme dans l’appareil primitif de Morse. L’employé des télégraphes peut alors lire le message transmis.
A propos
Inventeur : William Thomson
Date de création : 1867
Largeur : 31.6 cm
Hauteur : 36.5 cm
Profondeur : 40.2 cm
Bibliographie
Cahen Louis, La télégraphie électrique des origines au début du XXe siècle, Revue d’histoire des sciences et de leurs applications, 1947, Tome 1 n°2, p 131-161.
Macé De Lépinay J, Le siphon enregistreur (siphon recorder) de W. Thomson, pour l’échange des signaux télégraphiques par les longs câbles sous-marins, 1879, p193-196.
Tissandier Gaston, La télégraphie sous-marine, La Nature, Revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l’industrie, Volume1880 : Huitième année, deuxième semestre : n°366 à 391, 1880, p 220 à 222.
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L’inventeur : William Thomson
Contexte scientifique : les années 1865 – 1870