En 1919, deux suédois, Nils Palmgren et Gotthilf Betulander, déposent une demande de brevet pour un sélecteur complexe à barre transversale dit « système crossbar ».
Après la Seconde Guerre mondiale, les techniques de commutation progressent considérablement. On estime que, dans le monde, les achats annuels d’équipement de commutation sont de valeur sensiblement équivalente aux achats annuels d’avions civils de la part de l’ensemble des compagnies d’aviation. Les systèmes de commutation électromécanique rotatifs apparaissent alors dépassés.
La nouvelle technique dite « crossbar » semble prometteuse. Cette fois, ce ne sont plus des organes tournants comme sur le Rotary qui assurent les connexions, mais des barres croisées, d’où le nom de crossbar. Le sélecteur est constitué de barres verticales associées aux lignes entrantes et de barres horizontales associées aux lignes sortantes. Les barres, actionnées par des électro-aimants en fonction de l’appel, établissent le contact à leur intersection. Le premier grand central expérimental en système crossbar est ouvert en 1926 à Sundsvall en Suède. Il est destiné à desservir 3500 abonnés.
Cette nouvelle technique est plus souple d’exploitation, notamment en ce qui concerne le montage des multisélecteurs, ce qui permet de réaliser, par groupement et multiplage, le raccordement de nombreuses lignes entrantes à un nombre important de lignes sortantes. Sa simplicité permet une diminution des coûts d’entretien. De plus, leur possibilités d’évolution paraissent nettement plus importantes en raison de leur configuration. Avec des capacités de l’ordre de 10 000 lignes, les systèmes de commutation automatique se perfectionnent et se répandent dans le monde entier. La proportion d’appareils automatiques passe de 15% en 1925 à 77 % en 1955. Ce système connaît son apogée dans les années 1960/70. A partir de 1960, la France décide de ne plus commander que des autocommutateurs crossbar.
Les premiers autocommutateurs type « CP 400 » sont mis en service en 1963. Construit par la société Ericsson, ce modèle est expérimenté pour la première fois à Beauvais en 1956. Il est installé dans les villes petites et moyennes. Pour les communes rurales, le système est le Socotel S1 et pour les grandes, le Pentaconta .
Le crossbar couvre tous les besoins du réseau de l’époque : centres de transit urbain, centraux mixtes, interurbains ou internationaux. Cela explique, avec le développement de la demande téléphonique, la pénétration très rapide du crossbar sur le marché français. C’est en grande partie grâce au crossbar qu’est résolue la grave crise du téléphone de 1965 à 1980.
La génération du crossbar s’éteint en décembre 1994, avant le passage à la numérotation à dix chiffres. Le dernier central crossbar français, Givors, est basculé sur un central électronique fin 1994.
A propos
Objet venant avant : Stowger/Rotary
Objet venant après : Autocommutateurs électroniques
Inventeur : Nils Palmgren
Date de création : 1919
Date de désinvestissement : 1994
Largeur : 68 cm
Hauteur : 30,5 cm
Profondeur : 30 cm
Bibliographie
Carré Patrice A, Du tam-tam au satellite, Presses Pocket,1991, (Explora), 127p.
En savoir plus
L’inventeur : Nils Palmgren
Contexte scientifique : les années 1915 – 1920