Dans la seconde moitié du 20ème siècle, la transmission et la numérisation de la commutation forment un ensemble d’une logique, d’une économie et d’une efficacité réellement nouvelles. Différentes méthodes sont mises au point dont la méthode MIC, inventée par Alec Reeves en 1938 et utilisée aux Etats-Unis dès 1962.
L’idée étant qu’il est possible de regrouper les voies de communication sur une même artère, ce nouveau procédé est basé non plus sur la répartition des voies dans l’échelle des fréquences mais sur leur répartition dans le temps. En France, la première liaison multiplex utilisant la modulation par impulsion et codage (MIC) est mise en service en 1966 dans la région parisienne, entre le central parisien de Bonne-Nouvelle et celui de Chaville en banlieue.
Depuis, le développement des techniques numériques s’est poursuivi à un rythme soutenu. En France, les techniques numériques progressent rapidement et le programme de numérisation du réseau est particulièrement avancé. Si en 1975, sur deux millions de lignes commandées, 5% seulement sont commutées par des centraux temporels, au début des années 1990, 75% des équipements d’abonnés sont desservis grâce à cette technique. En optant pour l’électronique au début des années 1970, la France devient le premier pays au monde en taux de numérisation, ce qui lui permet de commercialiser les premiers services numériques sur tout le territoire, dès la fin des années 1980.
France Télécom utilise trois gammes de commutateurs : les systèmes E10, MT et AXE, produits en France par les groupes Alacatel et Matra-Ericsson. Ils couvrent à la fois les systèmes d’abonnés et les systèmes de transit. Le premier central numérique du monde dans un réseau public est mis en service à Lannion (Côtes d’Armor) en 1970. Il est commercialisé sous la désignation de E10.
Le système Alcatel E10 N3, premier de la catégorie E10, est utilisé par France Télécom de 1970 à 1981. Il constitue la première génération du système E10; il peut traiter jusqu’à 100 000 appels à l’heure et possède une capacité de raccordement de 40 000 abonnés.
Les commutateurs électroniques de type E 10 N3 sont piloté par le centre de traitement des informations CTI équipé d’un calculateur type MITRA 125. La numérotation est à 10 chiffres. Ce système n’est plus commandé en France depuis 1980 et les derniers commutateurs ont été retirés en 1999.
A propos
Objet venant avant : Crossbar
Objet venant après : E10 B
Date de création : 1970
Date de désinvestissement : 1999
Bibliographie
Carré Patrice A, Du tam-tam au satellite, Presses Pocket,1991, (Explora), 127p.
Du Castel François, Les télécommunications, Ed. A Descours, Berger-Levault International, 1993, (France Télécom), 799p.
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Contexte scientifique : les années 1970 – 1975