La fibre optique


Édito

Par Elizabeth Tchoungui,
Directrice exécutive Responsabilité Sociétale

Le foisonnement des innovations technologiques liées aux télécommunications et au numérique justifie de parler, à propos de leur influence sur notre quotidien, d’une véritable « révolution industrielle », comparable à celles déclenchées jadis par la machine à vapeur ou l’électricité. La pandémie que nous venons de subir a démontré le caractère essentiel des réseaux fixes ou mobiles.

Ils ont permis d’assurer la continuité de la vie sociale, économique et de maintenir les échanges et le lien avec nos proches quelle que soit la distance. La fibre est au cœur de ce monde connecté.

Or, ces technologies ont une histoire. Une histoire qui s’inscrit dans la longue durée. Elle commence à la fin du 18ème siècle avec la télégraphie optique, s’accélère au 19ème siècle avec l’électricité et les liaisons sous-marines (à l’origine d’une première mondialisation), se diffuse au 20ème siècle avec la révolution du téléphone, se massifie ensuite avec la radio, la télévision puis, avec l’émergence de l’informatique après la seconde guerre mondiale, connaît dans les années 1970 un « big-bang » sans précédent dans l’histoire industrielle de nos sociétés et un décollage spectaculaire de l’innovation, conduisant, à l’orée du 21ème siècle, au monde digital qui est nôtre désormais.

Il s’agit donc d’un secteur en plein bouleversement, en révolution permanente et dont l’actualité, au quotidien, ne cesse de bruire : une histoire en construction ! Et une histoire qui loin d’être figée ne cesse de se forger, de se transformer, sous nos yeux… Elle n’est pas simplement la succession et la juxtaposition de technologies toujours plus adaptées et toujours plus performantes. Elle est aussi une histoire profondément humaine, une histoire sociale, culturelle, …

Un Groupe comme Orange prend appui sur cette histoire riche, faite de mémoires plurielles. C’est ce qui en façonne la culture et en a construit l’identité. Or, il n’y a pas de culture qui ne soit ancrée dans la durée. La culture d’une entreprise comme Orange se nourrit à plusieurs sources. Une culture technique adossée à une longue tradition de recherche et développement à l’origine d’innovations qui, très souvent, ont révolutionné nos façons de vivre. Une culture de la qualité dans l’exécution, une culture du service et de l’engagement qui, sous des formes variées (du service public aux services aux publics), s’est développée au cours de notre histoire.

Ces caractéristiques sont aussi les éléments sur lesquels notre politique de responsabilité sociale d’entreprise se fortifie pour déployer une politique fondée sur les notions d’engagement, de valeur, de progrès partagés et intimement liés à une dimension de service et de citoyenneté. Je souhaite que cette publication joue un rôle majeur de médiation. « Quand le passé n’éclaire plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres. » écrivait déjà Tocqueville en 1840. Elle contribuera ainsi à une meilleure compréhension de notre environnement et à une inclusion, au cœur des enjeux de développement de notre entreprise et de nos sociétés.

Une expérience pionnière : la fibre à Biarritz

A partir de la seconde moitié des années 1970, ce qu’on a appelé « le rattrapage téléphonique » bat son plein. Il s’agit alors de rattraper le retard pris par notre pays dans l’équipement du réseau. C’est l’occasion également d’expérimenter des techniques dont l’avenir allait, bien plus tard, se révéler prometteur…

L'envers du décor

En 1979, le président de la République Valéry Giscard d’Estaing décide que Biarritz deviendra la ville expérimentale pour les fibres optiques avec tous les usages à inventer : visiophone, télévision interactive, vidéo à la demande…

Le fonctionnement de cette expérimentation est lancé le 21 mai 1984, depuis l’Élysée : François Mitterrand est filmé en train de communiquer par visiophone avec le ministre des PTT, Louis Mexandeau, qui est lui à Biarritz. La ville est alors partiellement équipée en fibres optiques jusque chez l’abonné. En plus du son, le Président de la République dispose donc de l’image de son correspondant, auprès de qui il s’enquiert du futur des communications à l’heure du « plan câble ».

Si cette première télécommunication officielle par visiophone semble parfaitement fonctionner, un regard sur les coulisses de cette opération nous permet de découvrir aussi bien les équipements spécialement conçus pour cette nouvelle technologie de transmission que le travail des équipes pour son déploiement…
Finalement, cette expérimentation n’a pas été déployée à plus grande échelle mais elle aura sans doute été une étape essentielle pour améliorer cette technologie de pointe afin d’arriver aux performances exceptionnelles que l’on connaît aujourd’hui.

Le devant de la scène

Les coulisses

En bonus : deux séquences de films (ouvre un nouvel onglet) d’entreprise qui vante cette expérimentation.

Qui suis-je ?

Né en 1971, je suis le cinquième appareil d’une grande fratrie. Depuis ma naissance, on m’explique que j’apporte « le premier service de télécommunications associant l’image animée et la parole », je réalise un rêve de science-fiction. C’est entouré d’ingénieurs du CNET (Centre National d’Études des Télécommunications) et de l’entreprise Matra, que je réalise mes premiers pas…
Je suis… Je suis…

La question de Gaston

« Mon copain de classe, Jules, a déménagé à New York. Hier, je lui ai envoyé une vidéo. Ça passe par où et comment ça marche ? »


La réponse de Dominique Lacroix-Penther,
Head of Transmission Factory & OINIS Blagnac site Director

« Gaston, ta vidéo passe par de la fibre optique. Ce sont des câbles terrestres et sous-marins qui permettent de faire circuler toutes nos informations d’un pays à un autre, même s’ils sont séparés par les océans.

Si tu joues en réseau avec ton ami, c’est pareil. Les données que vous échangez passeront aussi par ces réseaux en fibre optique : à l’échelle locale, c’est le
« réseau de collecte » puis à l’échelle nationale et internationale, c’est le« réseau de cœur ».

Pour en savoir plus, regarde cette vidéo (ouvre un nouvel onglet)

Une question ? Partagez-la par mail (ouvre un nouvel onglet).
Des experts y répondront dans les prochains numéros.

La pépite des archives

Pour ce numéro consacré à la fibre, voici une pépite documentaire remise en lumière.

En 1986, Gérard Longuet, alors secrétaire d’état aux postes et télécommunications, faisait le premier bilan de l’expérience Biarritz.  Découvrez ou redécouvrez ce document d’époque.
Insolite

Une autre pépite ?
Découvrez la plaquette promotionnelle (ouvre un nouvel onglet) de 1982.

 Zoom sur des innovations à succès… ou trop en avance sur leur temps !

Les transmissions par fibres optiques dans les réseaux de télécoms n’auraient pas pu voir le jour sans une succession d’expérimentations sur plusieurs décennies et à travers le monde.

Parmi ces « 1ères », plusieurs ont marqué l’Histoire mais certaines n’ont pas eu le succès escompté à leur époque. Pourtant, nous y retrouvons parfois une proximité avec le monde d’aujourd’hui.

Le flop – 1927

John Logie Baird et Clarence Weston Hansell tentent d’acheminer des images télévisées à l’aide de fibres de verre. S’ils déposent tous deux des brevets en Angleterre et aux États-Unis, leurs inventions ne sont pas exploitées.

Le top – 1966

La première transmission de données par fibre optique est démontrée par les britanniques Charles Kao et Georges Hockman. Ils utilisent conjointement le laser et la fibre optique pour transporter de l’information sur de plus grandes distances.

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Le regard de Laure

Tout va plus vite avec la fibre